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Enjeux de l’entreprenariat en Afrique par Abdeljalil Aboulmajd

Au moment où l’entrepreneuriat apparaît comme une des solutions incontournables à la problématique du chômage sur le continent, la question des enjeux et des défis de l’entreprenariat se pose avec acuité. Alors qu’est-ce que l’entreprenariat ? Quels sont les obstacles et les difficultés ? Et comment promouvoir l’entrepreneuriat en Afrique ?

I) Définition de l’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat peut être défini comme l’ensemble des actions visant à créer de la richesse et l’emploi par la création d’une entreprise. Les travaux de recherches réalisées dans ce domaine, ont proposé plusieurs définitions, mais aucune d’entre elles n’a fait objet de consensus général. Parmi ces définitions on trouve celle de l’économiste Joseph Schumpeter, le père de l’entrepreneuriat moderne, qui définit l’entrepreneur comme un innovateur, c’est à dire quelqu’un qui brise la routine.

Schumpeter considère l’entrepreneur comme un individu visionnaire et innovant, capable de transformer l’économie en introduisant de nouvelles idées, technologies et modèles d’affaires. Selon lui, l’entrepreneur joue un rôle très important dans la création de nouvelles entreprises et dans la rupture des activités économiques existantes.

En résumé, l’entrepreneur schumpétérien assume des risques pour promouvoir l’innovation, notamment en expérimentant de nouvelles combinaisons productives

II) L’entrepreneuriat en Afrique

L ’Union africaine (UA) reconnaît que l’entrepreneuriat, sans être à même de régler tous les problèmes des jeunes, apparaît comme une solution durable à la crise de l’emploi en Afrique. Selon l’organisation continentale, l’entrepreneuriat est un moteur clé de la transformation économique structurelle envisagée dans l’agenda 2063, avec le potentiel de créer des millions d’emplois. En cela, l’entrepreneuriat constitue une piste prometteuse pour tirer pleinement profit du dividende démographique. Car avec 11 millions de jeunes qui devraient entrer sur le marché du travail chaque année au cours de la prochaine décennie (selon les estimations de la Banque mondiale), il devient de plus en plus urgent de développer la capacité de l’Afrique à absorber, former et intégrer cette main-d’œuvre croissante largement confinée au secteur informel, et éviter que des générations entières ne soient marginalisées.

III)  les obstacles et difficultés de l’entrepreneuriat en Afrique

Il n’est pas facile d’entreprendre en Afrique. Les éventuels entrepreneurs sont confrontés à des difficultés de différents ordres. Pourtant, le continent regorge de nombreuses opportunités d’affaires.

En plus des difficultés communes aux entrepreneurs du monde entier, les entrepreneurs africains sont confrontés à des obstacles bien particuliers. D’abord, l’accès aux financements est trop limité.

Le manque de ressources financières au démarrage, l’accès difficile à celles-ci ou au crédit constituent les principales barrières au développement de l’entrepreneuriat en Afrique. Contrairement aux contextes des pays développés où des obstacles financiers à l’entrepreneuriat des jeunes ont été déjà résolus par le biais de crédits à faible taux d’intérêts accordés aux petits entrepreneurs par des banques et des fonds, créés spécialement pour le développement du petit entrepreneuriat.

À cela s’ajoutent les problèmes d’infrastructures, dont l’accès à l’électricité constitue un frein majeur. Enfin, elles préfèrent souvent rester dans l’informel pour ne pas être matraquées par la fiscalité, la corruption, les formalités administratives et les complications réglementaires. C’est là que les Etats africains peuvent et doivent agir.

De plus, le manque de formation à l’entrepreneuriat est une autre barrière. Les entrepreneurs manquent souvent de conseils et de soutien pour améliorer leurs compétences et ne peuvent pas toujours trouver des partenaires commerciaux fiables. Certains pays ont des réglementations trop strictes qui peuvent entraver leur capacité à créer des entreprises viables et à accéder à des financements extérieurs. Face à ces difficultés, comment l’Afrique peut-elle surmonter les barrières structurelles et promouvoir l’entrepreneuriat comme levier de diversification économique et de progrès social ?

IV)  La promotion de l’entrepreneuriat en Afrique

Par la promotion de l’entrepreneuriat on entend l’encouragement de l’esprit d’entrepreneuriat. En Afrique l’entrepreneuriat n’est toujours pas aussi répandu en Afrique comme dans les pays industrialisés. En effet dans la grande majorité des pays africains la promotion s’est focalisée sur les jeunes diplômés au chômage dans le milieu urbain sans tenir compte du milieu rural qui est censé être l’un des poumons de l’économie africaine.

Pour faire face et remédier à la situation actuelle concernant l’acte d’entreprendre, il est essentiel, de lever les obstacles actuels et de promouvoir la culture de l’entreprise par : 

  A-L ’instauration d’un environnement favorable à la création d’entreprise

Ici l’essentiel est tout d’abord d’assainir le climat des affaires des entreprises, et ensuite favoriser la création des entreprises, tout en se basant sur la formation et l’éducation. L’éducation à l’entrepreneuriat est l’un des investissements les plus rentables que peut faire l’Afrique.

Aussi, Soutenir les dispositifs de création d’entreprise et startup. Aujourd’hui les mesures de soutien initiées par les pouvoirs publics de certains pays africains aux petites et moyennes entreprise-(PME) et startup restent insuffisantes. Les différentes institutions en charge de la gestion de ce secteur d’activité ne tiennent toujours pas malheureusement en considération les caractéristiques propres et spécifiques des petites entreprises, singulièrement les micro-entreprises et startups.

A titre d’exemple, le Maroc, a franchi un pas dans ce sens, une nouvelle législation a été élaborée pour donner une deuxième chance aux jeunes entrepreneurs –femmes et hommes – qui ont bénéficié des aides de l’Etat pour créer leur entreprise et qui ont eu des difficultés dans leurs parcours à rembourser les crédits octroyés par les banques pour le financement de leurs projets. Un fonds spécial dédié aux jeunes qui souhaiteraient créer leurs startups a été mis en place.

     B-Faciliter l’accès au financement

 L’Afrique étant le continent le plus pauvre, l’accès au financement reste un obstacle important pour de nombreux entrepreneurs africains.

Dans les pays développés comme au Etats Unis d’Amérique ou au Canada, tout entrepreneur bénéficie d’avantages particuliers et de subventions par rapport à son domaine d’activité, ce qui n’est pas le cas en Afrique. Avec un système financier qui n’encourage pas vraiment la création d’entreprise il est très difficile à l’entrepreneur africain de pouvoir financer ses projets. Les banques et micro finances africaines doivent se pencher sur le problème tout en favorisant les entrepreneurs par rapport aux prêts et aux différents types de soutiens dont ils auront besoin. Diminuer les cautions et garanties bancaires exigées pour les prêts, adapter la durée de remboursement aux activités, et rabaisser les taux d’intérêt sur les prêts accordés aux entrepreneurs, telles sont les pratiques que le système financier peut utiliser pour encourager l’entrepreneuriat.

      C- Assurer le suivi des entreprises

Enfin, mais pas le moindre un organisme de suivi doit être mis en place pour veiller à la durabilité de toute activité entreprise. Cet organisme jouera le rôle d’accompagnateur et de régulateur des projets. Avec le suivi des projets il serait plus facile d’agrandir les différentes entreprises créées et de réduire considérablement les risques de faillite. Ce faisant l’entreprenariat jouerait le rôle tant désiré dans le développement de l’Afrique.

Conclusion

Le problème de chômage chez les jeunes existe partout, mais il est particulièrement alarmant sur le continent Africain.

Pour réduire ce problème, l’universitaire béninois Armand Akpa a réussi à démontrer dans son excellente étude « La jeunesse africaine face à l’entreprenariat : enjeux et défis »,  que la solution pour juguler le problème du chômage des jeunes passes en très grande partie par l’entreprenariat .

Ainsi, l’entrepreneuriat en soit peut parfaitement exploiter le potentiel africain. Occupant une place de plus en plus grandissante en Afrique, il peut être le moteur même du développement africain si les moyens sont mis en place pour le promouvoir et le soutenir. Réduire le chômage, éliminer la pauvreté, relancer le secteur privé, et booster la croissance, tels sont les avantages que l’entrepreneuriat peut apporter au continent africain.

En d’autres termes, l’entrepreneuriat a la capacité unique de stimuler la croissance économique, de créer des emplois, de favoriser l’innovation et de dynamiser les   communautés.

Pour aller plus loin :

-Armand Fréjuis Akpa «La jeunesse africaine face à l’entreprenariat : enjeux et défis» Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université d’Abomey-Calavi, Bénin, 2019.

Joseph Tony Djunga  « L’entrepreneuriat en Afrique. En faire un choix »  Editions L’Harmattan, Paris, 2021.

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