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Val Fleuri Casablanca-Maroc

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La gouvernance en bref

La gouvernance, de l’anglais governance, désigne les modalités par lesquelles un pouvoir administre un objet (une entreprise ou un territoire).

En géographie le terme a d’abord une dimension territoriale (la gouvernance regroupe alors les modalités d’administration d’un territoire par un pouvoir politique), et il est multiscalaire, de la gouvernance mondiale qui est celle des institutions internationales à la gouvernance locale qui relève des collectivités, en passant par la gouvernance des États.

L’engouement récent pour le terme pourrait masquer des origines anciennes : on le relève au XVe siècle dans le livre d’un juriste anglais, intitulé The governance of England, dans un sens proche de l’actuel. La notion de gouvernance fait son apparition à la fin des années 1980 dans le champ des relations internationales. L’émergence du terme dans le vocabulaire de la science politique est concomitante de la reproduction par le pouvoir politique des mécanismes en vigueur dans la sphère économique, notamment le recours massif aux cabinets de conseil extérieurs.

Le terme de « good governance » est employé par les institutions financières internationales pour définir les critères d’une bonne administration publique. La Banque mondiale définit la gouvernance comme l’ensemble des traditions et des institutions exerçant l’autorité sur un pays ce qui inclut : les processus par lesquels les gouvernements sont désignés, contrôlés et remplacés ; la capacité du gouvernement à formuler et à adopter des politiques de fond ; le respect des citoyens ; la capacité des institutions à piloter les interactions économiques et sociales.

L’appropriation de la notion de gouvernance par différents acteurs fait que le terme revêt aujourd’hui de multiples significations. Certaines interprétations sont en effet divergentes.

Dans le contexte du développement durable et à l’échelle mondiale, la gouvernance renvoie aux mécanismes de régulation internationale et à l’effacement des États confrontés à la mondialisation des questions environnementales.

À des échelles régionales et locales, à l’échelle des territoires, les mécanismes régulateurs de gouvernance doivent prendre en compte différentes dimensions : les relations entre les dirigeants et les dirigés, notamment les relations entre l’État et la société civile ; le mode de coordination de diverses activités ou les relations entre acteurs ; le mode d’allocation des ressources entre les activités ou les acteurs ; la gestion des conflits (prévention, résolution).

La « bonne » gouvernance implique : que la sécurité des citoyens soit assurée et que le respect de la loi soit garanti, notamment par l’indépendance des magistrats (l’État de droit) ; que les organismes publics gèrent de façon efficace et équitable les dépenses publiques (bonne administration) ; que les dirigeants politiques rendent compte de leurs actions devant la population –(la responsabilité et l’imputabilité ou accountability) ; que l’information soit disponible et facilement accessible à tous les citoyens (la transparence).

La « bonne gouvernance » renvoie essentiellement à une « saine gestion des affaires publiques ». Elle veille à ce que les priorités politiques, sociales et économiques soient fondées sur un large consensus social et à ce que les voix des plus démunis puissent se faire entendre.


La gouvernance des entreprises (corporate governance), bien qu’elle ne soit pas sans rapport avec la gouvernance des États, est davantage située dans le champ des préoccupations socio-économiques.

C’est ainsi que les systèmes de notation des pays en fonction de leur bonne ou mauvaise gouvernance se sont multipliés prenant en compte des dimensions assez variées dans le champ du politique au sens large. Ils se fondent sur des méthodologies et des critères variés, parfois discutables et discutés, mais fournissent néanmoins des éléments comparatifs à ne pas négliger.

Pour aller plus loin :

Patrick Le Galès, « Gouvernance » in Jacques Lévy et Michel Lussault (dir.) – Dictionnaire de géographie et des sciences de l’espace social, Belin, 2003 [2013].

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