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L’Afrique face aux défis du XXIème siècle Par Aboulmajd Abdeljalil

L’Afrique, aujourd’hui encore, demeure bel et bien un continent en mal-développement. Pour autant, au désespoir qu’avaient fait naître le XXe siècle et sa période postcoloniale empêtrée dans la crise et les conflits, a succédé avec le XXIe siècle une ère d’espoir permise par la croissance économique et les réformes politiques engagée au début du XXIe siècle.

Quels sont les principaux défis que le continent devra surmonter dans les prochaines décennies ? Quels sont les principaux défis que le continent devra surmonter dans les prochaines décennies ? Quelles opportunités pour l’Afrique ?

I)Le défi de la paix et de la sécurité

L’Afrique est le continent où le nombre de victimes du fait des conflits armés est le plus élevé dans le monde. Les facteurs qui alimentent ces conflits sont de plusieurs ordres. On cite entre autres : L’accès à la terre et aux ressources naturelles (pétroles et produits extractifs). L’accès au pouvoir et de la gestion de ce pouvoir.

Le règlement de conflit et de fragilité en Afrique comprend deux aspects. Premièrement, il faut trouver des réponses politiques efficaces aux mutations économiques, sociales et environnementales qui causent le plus de perturbations en Afrique. Deuxièmement, il convient de créer des sociétés et des États résilients, capables de gérer ces pressions. Cela nécessite la mise en place d’institutions démocratiques et de partenariats interdépendants aux niveaux étatique, régional et continental.

D’une manière générale, il ne sera pas possible d’assurer la paix et le développement durable sans un dialogue politique sur la bonne gouvernance et le développement démocratique des pays africains.

II)Défi démographique

Le deuxième défi d’avenir pour l’Afrique est démographique. De nombreux auteurs n’ont pas apprécié de rendre la démographie responsable du sous-développement, alors qu’à leurs yeux, le lien de causalité est l’inverse. Alors comment relever le défi de la démographie, notamment dans le domaine de l’éducation, de la santé et de l’emploi ? 

Aujourd’hui, le taux de croissance démographique est très élevé et évolue plus rapidement que le taux de création d’emploi. La croissance rapide de la population active dépasse l’offre d’emplois et rend donc l’accès difficile à l’éducation, aux soins et à l’emploi.

L’éducation est certainement l’élément le plus déterminant pour la construction d’un individu et la clé principale de son épanouissement présent et futur.

Aussi, l’immense potentiel de la population africaine ne peut devenir un réel atout dans la compétition mondiale sans la formation et l’éducation de qualité.

Certes, l’Afrique a connu une amélioration substantielle dans l’augmentation de son capital humain, mais elle demeure malgré tout un continent à fort niveau d’inégalités en termes d’accès à une éducation de qualité. D’après l’UNESCO, 59 millions d’enfants ne sont aujourd’hui pas scolarisés et plus de la moitié vivent au sud du Sahara.

A titre d’exemple, au Niger, la moyenne d’âge de la population est inférieure à 15 ans. Ainsi, ce pays est donc confronté à des populations jeunes et non éduquées, 55 % des enfants ne vont pas à l’école primaire dans cette zone, et près de la moitié des 45 % restant en sortent analphabètes. Le système éducatif au Niger est en réel difficulté, avec en plus une jeunesse n’ayant pas de réelle perspective d’emploi.

En matière de santé, et malgré des avancées indéniables pour la santé des populations dans les dernières décennies, le continent continue de faire face à des défis sanitaires importants : des pandémies répétées et à un manque de sensibilisation aux gestes de prévention indispensables. Le coût élevé des soins représente quant à lui un obstacle majeur à la guérison, ce qui fait des millions de personnes basculent inutilement dans la pauvreté à cause des dépenses de santé coûteuses.  

Aujourd’hui, l’Afrique a tout intérêt, à réguler sa population par le planning familial, par l’espacement des naissances, par l’éducation des filles, par l’instauration de pensions de retraite pour les personnes âgées…

    II) Le défi de gouvernance

L’un des principaux obstacles qui empêchent les pays africains d’atteindre son développement réside dans la mauvaise gouvernance. La mauvaise gouvernance consiste dans le manque d’institutions fortes et dans des politiques publiques visant les intérêts d’un petit nombre d’individus, notamment les gouvernements et les sociétés multinationales, laissant peu de bénéfices aux populations locales.

Partout en Afrique, la notion de bonne gouvernance prend des allures de slogan de campagne électorale ou de projet de société, très souvent vide de contenu et destinée à donner une bonne image du régime à la communauté internationale et aux bailleurs de fonds internationaux, qui font très souvent semblant d’y croire.

Pour remédier à cette situation, il est essentiel de garantir la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques, notamment en rendant publics les contrats d’exploitation et en renforçant les mécanismes de surveillance et de contrôle.

Le remède de sous-développement se trouve donc dans les meilleures pratiques de gouvernance. Il est important de s’assurer que le plus grand nombre d’Africains bénéficie du développement économique actuel et futur. Ce souhait ne peut se réaliser que sous l’égide de politiciens compétents et honnêtes, des qualités qui sont loin d’être la règle en Afrique, plus particulièrement en Afrique francophone. La corruption ainsi que ses différentes déclinaisons (clientélisme, recrutement politique, favoritisme, népotisme, etc.) représentent un obstacle de taille devant l’instauration d’une véritable gouvernance, aussi bien institutionnelle qu’économique.

     III)Le défi climatique

Pendant longtemps, l’Afrique a semblé ne pas être concernée par les problèmes d’environnement et de pollution. L’immensité des espaces (contrairement à l’Europe), la faible densité de population (contrairement à l’Asie du Sud-Est), la très faible industrialisation (contrairement aux USA ou à la Chine), etc : beaucoup de facteurs pouvaient laisser penser qu’elle restait en quelque sorte à l’écart de ces problèmes de pays « riches », de « développés », de « surpeuplés », d’« industrialisés ». Il n’en n’est rien. L’Afrique est tout à fait concernée par les problèmes d’environnement et de pollution.

Les pays africains sont confrontés à un défi important : celui du développement. Nombre d’entre eux possèdent des ressources naturelles et minières qui pourraient les aider à se développer mais leur exploitation abusive provoque des catastrophes pour la nature.

Ainsi, l’exploitation intensive des ressources et la dégradation de l’environnement constituent deux graves menaces pour l’Afrique qui va subir de plein fouet les effets des pollutions multiformes, venues d’ailleurs et ceux du dérèglement climatique. Ces problèmes écologiques sont aggravés par l’explosion démographique, l’insécurité alimentaire, et le chômage massif des jeunes accentués notamment par les méfaits de la mondialisation

Aujourd’hui et face à ces défis, l’Afrique, a beaucoup plus intérêt à développer des politiques liées à la gestion durable de l’environnement. Le développement durable, est une question dans laquelle il faut trouver des alternatives. Ces dernières, c’est de voir comment créer une transition, qui par la même occasion permettra de développer de nouveaux secteurs et d’augmenter les opportunités d’emplois verts sur le continent.

Conclusion

L’Afrique doit faire face à de nombreux défis internes : réduire les inégalités sociales et spatiales, gestion de la dette, doublement de la population globale et triplement des populations urbaines tous les vingt ans, améliorer la qualité de l’éducation, la santé et de la formation.

Dans un environnement géopolitique et géoéconomique relativement instable, l’Afrique pourra-t-il relever tous ces défis à haute portée économique, sociale et politique ? 

Seul l’avenir nous dira si le continent africain pourra relever les défis auxquels est confronté au XXIème siècle.

Pour aller plus loin

-Benoît Ferry «L’Afrique face à ses défis démographiques Un avenir incertain» Coédition AFD – CEPED – KARTHALA, Paris  2007.

-Francis Gendreau «Démographies africaines» Éditions ESTEM, Paris, 1996.

-Joseph Gahama « Les perspectives de l’Afrique au XXIe siècle » Codesria, Dakar2015.

-Louise-Marie Diop-Maes  «Essai d’évaluation de la population de l’Afrique Noire aux XVe et XVIe siècles» dans la revue Population en 1985.

-Matthieu Teyomnou  « L’Afrique face aux défis de la dégradation de l’environnement et du réchauffement climatique de la planète »  Éditions Campus ouvert, Meylan,  2019.

Albert M’Pak  « LAfrique noire face aux défis de la gouvernance démocratique Vers la fin de la Françafrique ? » Éditions l’Harmattan, Paris 2017.

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