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L’Afrique un continent dévasté par les conflits. Par Abdeljalil Aboulmajd

L’Afrique fait face aujourd’hui à des défis considérables : les conflits interétatiques, la persistance de violence, les chocs économique et géopolitique et aussi le défi de la gouvernance et de la consolidation des Etats. Afin de mieux répondre aux conflits en Afrique, Il est primordial de comprendre ces causes.

  1. Les causes des guerres interafricaines

Les conflits armés en Afrique sont principalement de nature intra-étatique et interétatique. Parmi les causes extérieures à l’Afrique figure le colonialisme, sous ses différentes formes. Quant aux causes spécifiquement africaines, elles sont essentiellement les suivantes : diversité des situations économiques, querelles de personnes et d’idéologie, tribalisme et l’extrémisme religieux, .

Une des premières manifestations concrètes du colonialisme dans le domaine des relations internationales fut la signature du traité de Berlin en 1885.

Pour nombre d’auteurs, le simple fait que 44% des frontières africaines suivent les méridiens ou les parallèles et que 30% constituent des lignes droites ou courbes témoigne de leur aspect arbitraire. Quinze États sont enclavés, nombre supérieur à toute autre région du globe, et pas moins de 177 groupes ethniques ou culturels ont été partagés. À l’inverse, certaines d’entre elles n’ont pour ainsi dire pas été démarquées du tout. Tel est le cas d’une majeure partie de la frontière commune au Nigeria et au Cameroun. Afin de faire face aux défis posés, les dirigeants d’États nouvellement indépendants ont pris un certain nombre de mesures politiques et juridiques : en premier lieu, la légitimation des frontières coloniales par l’OUA, qui imposa, dans la résolution signée au Caire en 1964, de «respecter les frontières existant au moment où les États ont accédé à l’Indépendance nationale». Le principe de l’intangibilité est ainsi érigé en dogme et sera ensuite repris par l’UA qui l’inscrit dans l’article 4 de son Acte constitutif.

En effet, malgré l’inscription de la notion d’«intangibilité» dans les textes fondateurs de l’UA, l’idée selon laquelle une frontière est immuable est démentie par la réalité du monde, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Les tracés actuels peuvent en revanche perdurer et sont appelés à rester tels qu’ils ont été définis par le passé ; les modifier serait une entreprise à l’issue incertaine, d’autant plus que les organisations intergouvernementales internationales, régionales et sous régionales resteront peu disposées à porter atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des États.

II) La guerre contre le développement

Depuis l’indépendance de la plupart des pays d’Afrique de 1956 à 1975, le nombre de conflits qu’a connus le continent est presque impossible à déterminer. Un ensemble complexe de tensions, d’affrontements ouverts ou couverts semble marquer l’Afrique. Rien sans doute ne menace plus le développement du continent que ces conflits interétatiques.

Plusieurs auteurs à travers des études pertinentes soutiennent cette affirmation confirmée par diverses sources. Pascal Chaigneau indique que «sur trente-quatre conflits recensés par les polémologues, près de la moitié ont pour théâtre l’Afrique sub-saharienne ». Kouassi Yao ne dit pas autre chose : « Depuis 1952, l’Afrique se présente comme une des zones les plus dynamiques en matière de conflictualité avec près de 80 conflits de toutes sortes ». Quant à Philippe Hugon, il précise qu’«en l’an 2003, 20% de la population africaine et quinze pays étaient concernés par la guerre ».

Les dernières années Trois foyers de conflits sont particulièrement actifs en Afrique : l’un s’étend du Nigéria à la Corne de l’Afrique en passant par le Tchad et le Soudan ; l’autre se situe dans la région des Grands Lacs, couvrant la République démocratique du Congo, l’Ouganda et la République Centrafricaine. Au sein de ces zones, il est très difficile à un pays pris isolément de rompre ce cycle de violence sans une résolution plus large à l’échelle régionale. Enfin le Sahel est devenu la troisième zone de conflits aux confins de l’Afrique subsaharienne et du Maghreb marqué par le conflit du Sahara occidental opposant le Maroc au Polisario.

Au sein de ces zones, on peut différencier huit conflits ouverts : ceux de la RDC, du Soudan, et des pays voisins, Tchad, RCA et Ouganda, ceux de Somalie, celui entre l’Éthiopie et l’Érythrée et au Mali. Il faut y ajouter les crises nationales pouvant dégénérer en conflits ou tensions régionales (mouvements Touaregs et islamistes dans l’arc saharo-sahélien, MNED au Nigeria), les mouvements séparatistes (Polisario au Sahara, Flec à Cabinda, en Casamance) ; les tensions ethnico-religieuses pouvant resurgir (Burundi, Kikuyu et nilotiques au Kenya, Liberia, Sierra Leone, Peuls et Malinké en Guinée, Akan, Bété et Dioula ou Senoufo en Côte d’Ivoire…).

Toutefois et malgré les progrès enregistrés ces dernières années notamment dans des pays comme l’Angola, la Sierra Leone et le Libéria, l’Afrique demeure l’une des régions les plus frappées par les conflits au monde, le nombre de conflits s’étant accru au cours des récentes années, bien qu’ils soient moins violents que dans le passé.

Conclusion :

De ce qui précède, il ressort que la paix, la sécurité, la démocratie, la bonne gouvernance ainsi que la bonne gestion économique sont les conditions nécessaires pour le développement de l’Afrique. Il faut donc aborder les problèmes créés par la guerre, les conflits et la prolifération d’armes en Afrique, ainsi que la promotion de la paix et de la stabilité sur le continent africain. Conflits, guerres, insécurité constituent des obstacles au développement et devaient être extirpés en vue d’un développement durable.

Pour aller plus loin :

-Déborah Guidez « La viabilité des frontières africaines au regard des revendications d’ordre identitaire » Institut Royal Supérieur de Défense, Centre d’Etudes de Sécurité et Défense Bruxelles 2015.

-Hanspeter Strauch : l’O.U.A. et les conflits frontaliers dans Le mois en Afrique, n° 22 d’octobre 1967.

-Lefebvre Camille, « L’Afrique n’est pas victime de ses frontières ! », Le Monde, 06/04/2015.

-Pascal Chaigneau «Pour une typologie des conflits africains » in Des conflits en mutation? : De la guerre froide aux nouveaux conflits, Actes du colloque de Montpellier, 6-9juin 2001.

-Philippe HUGON « Les conflits armés en Afrique : apports, mythes et limites de l’analyse économique » in revue Tiers Monde, t. XLIV, N° 176, octobre-décembre 2003.

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