Comme toute révolution, le numérique représente un enjeu considérable pour la jeunesse africaine en termes de débouchés, d’employabilité et d’innovation.
I)Enjeu de l’employabilité :
L’employabilité réfère à la faculté d’une personne à obtenir, maintenir son poste, évoluer dans sa carrière et s’ajuster aux transformations continuelles du monde professionnel. Elle représente un enjeu crucial dans le point de vue du marché du travail actuel, influencé par les dynamiques de compétition, l’adaptation technologique, la flexibilité professionnelle et l’innovation.
En Afrique les enjeux liés à la transformation digitale, révolution d’un nouveau genre, semblent coïncider avec la croissance de la population jeune en Afrique, autrement dit, l’insertion des jeunes apparaît aujourd’hui comme un élément moteur de transformation du marché du travail en Afrique.
Par conséquent, la transformation digitale crée de nouveaux marchés du travail, de nouvelles opportunités d’investissement et de nouveaux débouchés pour les entreprises et institutions, contribuant ainsi, de nouveaux métiers naissent et d’autre deviennent archaïques. Le digital, l’intelligence artificielle, et autres font partie des métiers de l’avenir. Il faudrait que les formations se mettent à jours afin de fournir au marché de l’emploi les compétences adéquates.
Dans un récent rapport, la Société Financière Internationale affirme que les compétences digitales pourraient engendrer au moins 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne d’ici 2030. La digitalisation des pays africains donne l’impression de toucher du doigt la solution au problème d’emploi que le continent subit actuellement. De plus, l’usage du digital étant multisectoriel, il constitue une réelle force et ainsi, un levier de croissance considérable pour l’Afrique.
Il convient donc renforcer l’employabilité des jeunes en orientant les filières d’éducation et de formation vers des offres adaptées et vers les métiers d’avenir. La transformation digitale pourrait permettre des changements dans beaucoup de secteurs clés en Afrique.
II)Enjeux de l’entrepreneuriat et de l’innovation :
L’entrepreneuriat et l’innovation sont fortement liés. Cela a été démontré par l’économiste autrichien Joseph Schumpeter. Ce dernier a parlé de « destruction créatrice » qui résulte de l’innovation. A ce titre Joseph Schumpeter distingue cinq formes d’innovations : l’innovation de produits, l’innovation de procédés, l’innovation de modes de production, l’innovation de débouchés, l’innovation de matières premières.
De même, la nouvelle technologie favorise l’essor de l’entrepreneuriat et de l’innovation, en offrant des opportunités et de nouvelles possibilités d’emploi et de stimuler l’innovation pour maintenir ou améliorer le bien-être des populations. Elle permet aux jeunes entrepreneurs de lancer des startups innovantes, de développer des applications mobiles, de créer des solutions technologiques adaptées aux besoins locaux et de pénétrer les marchés mondiaux. Les start-ups et les petites entreprises peuvent ainsi concurrencer les géants de l’industrie grâce à leur capacité à innover rapidement.
De ce qui précède, il ressort que la transformation digitale pourrait permettre de faire baisser la courbe du chômage, à condition que de gros efforts soient fournis par les gouvernements et les acteurs du secteur privé. Il s’agit là de faciliter l’accès aux financements, aux informations et connaissances nécessaires pour soutenir les jeunes entrepreneurs dans leurs projets novateurs.
Aujourd’hui, l’avenir de la jeunesse africaine n’est ni de finir noyée dans le cimetière de la Méditerranée à la recherche d’un eldorado européen, ni son exploitation. L’avenir de la jeunesse africaine, c’est l’entrepreneuriat et l’innovation.
Pour aller plus loin :
– Pierre-André Julien, Michel Marchesna « L’entrepreneuriat » Editions Economica, Paris, 1996.
-Joseph Aloys Schumpeter « La théorie de l’évolution économique » Dalloz, coll. Paris, 1999.